Visite de l’imprimerie Aubin

Voici la reprise d’un ancien article, publié à l’origine le 22 janvier 2019 sur le site des Auteurs à l’ouest (aujourd’hui fermé).

Dans cette troisième étape du making-of, je vous parle de ma visite chez l’imprimerie Aubin,
à qui mon éditeur a confié l’impression de mon roman, Le Cirque Interdit.

J’adresse un grand merci à Agnès et aux techniciens qui ont pris le temps de me faire visiter l’imprimerie
et de m’expliquer leur métier.

Accueil de l'imprimerie Aubin

Issue d’un atelier de moines bénédictins créé en 1891, la société Aubin est aujourd’hui l’un des premiers imprimeurs français. Elle emploie 160 salariés et elle publie des documents très variés : romans, mais aussi beaux livres, mangas, catalogues, revues, livrets de jeux…

romans
mangas, BD, magazines
livres pour enfant

1 - La préparation d'une impression

Mes premières sensations en visitant l’imprimerie, c’est que tout m’a semblé immense : des pots de peinture géants, des rouleaux de papier énormes… une odeur d’encre, de colle et de papier et le son assourdissant des rotatives.

Les pots de peinture
Les rouleaux de papier
Le planing des machines

L’une des premières étapes, pour imprimer un ouvrage, consiste à gérer le planning de fabrication des machines, ce qui n’est pas une mince affaire. Quelque part sur ces écrans, se trouve l’impression de la couverture du Cirque interdit… bon courage pour la trouver.

Imposition numérique, je m'y perds...
mais tout finira dans l'ordre.

En fonction de l’imprimante et de la reliure (finition agrafe ou dos collé – cf titre 4), il faut positionner sur une grande feuille (la forme) les pages de l’ouvrage, afin d’obtenir un cahier lors de son pliage : c’est ce que l’on appelle l’imposition numérique.

2 - L'impression de la couverture

Un exemple de plaque

Avant d’imprimer une couverture, il faut commencer par graver 4 plaques, une par couleur : noir, cyan, magenta, jaune et éventuellement une 5ème plaque en cas de couleur spéciale (fluo, doré, argenté…). Cette technique, qui s’appuie sur le fait que l’eau et la graisse ne se mélangent pas, s’appelle l’impression offset par voie humide.

  • Sur la partie blanche de la plaque, il y a une couche hydrophile où l’eau se dépose pour masquer les parties où il ne doit pas y avoir d’encre grasse,
  • Sur la partie bleue de la plaque, une matière lipophile empêche l’eau de se fixer tandis que l’encre grasse s’y dépose. L’encre de la plaque est imprimée sur un rouleau en caoutchouc, le blancher, qui l’imprime ensuite sur la feuille.

La couverture est imprimée par une presse feuille à feuille (tandis que l’intérieur des ouvrages est imprimé par une presse rotative, cf le titre 3). En tout, il faut compter environ une heure de travail par couverture, en fonction du tirage.

Planche de couvertures

Il faut commencer par le calage : choix des densités de couleur, du surfaçage pour mettre le pelliculage mat ou brillant etc.

Le 10 décembre, j’ai eu la chance d’assister à l’impression de la couverture du Cirque Interdit, qui se trouvait en très bonne compagnie, comme vous pouvez le voir. En comparant les deux planches une en haut et une en bas, vous pouvez voir que la densité des couleurs est plus forte sur la planche du haut et c’est ce réglage qui a été retenu.

Puis vient le roulage, c’est à dire l’impression des couvertures. La presse ci-dessous comporte 6 groupes d’impression, en général seuls 4 groupes sont utilisés : noir, cyan, magenta, jaune et éventuellement le 5ème groupe pour une couleur spéciale.

La presse, avec ses 6 groupes d'impression
Planche de couvertures

Devant, le groupe d’impression jaune, puis le rouge derrière, puis le bleu tout au fond.

3 - L'impression des pages intérieures

Les feuilles situées à l’intérieur des ouvrages sont imprimées par une presse rotative. C’est une très grande machine, je n’ai pas pu la prendre en photo entièrement, qui comporte plusieurs postes de travail. Avec cette rotative, un tirage de 3000 exemplaires dure environ deux heures.

  • Les rouleaux de papier sont tout d’abord imprimés.
  • Puis l’encre est séchée.
  • Le rouleau imprimé est massicoté (coupé) en 4 rubans, dans la vidéo ci-dessous on voit les 3 massicots.
cahier d'un manga
  • Les rubans sont pliés et coupés pour former des cahiers, de 32 pages chacun.
  • Les cahiers sortent ensuite sur un tapis roulant

Voici sur la photo de gauche ce que donne un cahier pour un manga.

4 - Finition avec agrafes et dos collé

Une fois la couverture et l’intérieur imprimé (sous forme de cahiers) il faut finir  l’ouvrage en fonction de sa reliure : agrafes ou dos collé.

revue avec sa finition agrafes

La finition avec des agrafes, moins solide, est souvent utilisée pour les revues et les magazines peu épais.

Voici à droite une photo de l’intérieur de la machine (désolée, je n’ai pas réussi à faire mieux) avec le chariot qui transporte le cahier et les pinces qui les agrafent en bas.

machine finition agrafes

La finition dos collé est utilisée pour les ouvrages comme les mangas, les romans, les magazines plus épais, etc. La couverture se plie à cause de la partie collée, qui se nomme le mors collé.

Voici à droite une photo de la machine correspondante.

magazine avec sa finition dos collé
machine finition dos collé
  • La vidéo montre l’assemblage des cahiers.
  • Puis, les cahiers passent dans un bain de colle, en bas.
  • La couverture est ajoutée.
  • Le massicot rogne les trois faces (ne pensez même pas à y mettre les doigts !).
  • Les ouvrages sortent sur le tapis roulant avant la mise sous film plastique et la préparation des palettes.

La visite de l’imprimerie Aubin s’achève, j’espère qu’elle vous a plu. En rentrant chez moi, j’ai réalisé que mes étagères comportent tout un tas de trésors imprimés là-bas. C’est peut-être aussi le cas pour vous ?

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