Le Cirque interdit : le making of

Voici la reprise d’un ancien article, publié à l’origine le 26 novembre 2018 sur le site des Auteurs à l’ouest (aujourd’hui fermé).

Les premières idées

L’écriture d’un roman, c’est d’abord une pulsion chez moi. Je suis partie d’une société qui punit la prise de risque, puis j’ai regardé le Cirque du soleil à la télévision. La seconde d’avant, je n’avais pas assez de matière, celle d’après, le Cirque Interdit était là. Je suis donc une autrice jardinière, pour reprendre une image répandue, qui ne rédige ni plan, ni scénario, ni fiches personnages avant de me lancer. Il m’arrive de culpabiliser à cause de mon manque de préparation et de ma façon spontanée de travailler. Pourtant, j’ai promis de vous faire visiter les coulisses même s’il y règne un joyeux bazar.

Le premier jet

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Je commence à écrire quand l’évolution psychologique des personnages principaux est claire dans ma tête. Je pars à leur rencontre et l’intrigue, l’univers, le style, tout le reste est à leur service. L’avantage de l’écriture, c’est que les effets spéciaux ne coûtent pas cher. Les chapiteaux jaillissent sous mon crayon, les planètes sortent de mon clavier et je sais déplacer les montagnes, la classe, non ?

En général, j’écris le premier jet dans l’ordre, mais j’ai parfois des scènes phares, qui doivent arriver plus loin et qui éclairent mon chemin. Je ne sais pas écrire un scénario théorique, sans visualiser les scènes, c’est trop abstrait et je craindrais d’imposer des changements artificiels à mes personnages. Je suis donc très mal placée pour donner des conseils en la matière.

La méthode escargot

Ah si, un truc tout de même : je travaille sur le roman en cours tous les jours (ou presque). C’est une méthode vitale pour moi, qui écrit à la vitesse d’un escargot asthmatique, pour garder le fil de l’histoire et avancer malgré ma lenteur naturelle. J’écris en petites quantités, mais quelques mots par jour font un roman à la fin de l’année. Pour le Cirque interdit, il m’a fallu plus d’un an entre 2014 et 2015, avec d’autres projets en même temps (les corrections d’Iceltane par exemple…).

Pour moi, il y a un aspect rassurant dans ce « toucher à son texte tous les jours ». C’est l’idée que le petit escargot atteindra la ligne d’arrivée sans avoir besoin d’aller vite, sans se forcer à produire de grosses quantités (de bave) d’un coup. Je suis incapable d’écrire des milliers de mots en un seul jour, incapable de tenir le rythme d’un Nanowrimo, et la comparaison avec ceux qui le sont me terrifie. Alors, je me rassure en me disant qu’en touchant à mon texte tous les jours je finirai par toucher au but, même si c’est loin derrière les lièvres qui courent devant.

L'anatomie du scénario de John Truby

Je n’utilise pas de logiciel spécifique (comme antidote et scrivener), juste un traitement de texte. Pour ne pas me perdre dans l’univers et la chronologie, je tiens un cahier par roman, que je décore tant bien que mal.

J’ai lu quelques bouquins qui traitent de l’écriture et de ses mécanismes. Parmi eux, mon coup de cœur c’est « L’Anatomie du scénario » de John Truby. La manière dont il évoque les personnages, leurs désirs, leurs besoins, leurs faiblesses morales me correspond vraiment bien. Vous verrez dans le Cirque Interdit que Maria, Mathieu et Papy Vaz portent en eux des préjugés, de l’égoïsme et des regrets.

Et vous, vous écrivez comment ?
Vous préparez des plans, vous aimez la méthode flocon, vous ne jurez que par le nano ?

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