Une identité d'autrice
J’ai récemment suivi la formation de Cécile Duquenne sur “Comment se créer un lectorat fidèle et engagé ?”. Dans sa formation, Cécile recommande de se baser sur son identité d’autrice pour échanger avec les lecteurs, et cette démarche commence par bien se connaître soi-même.
Au même moment, une éditrice m’a demandé d’identifier le thème fondamental de mes romans, ce qui fait leur cohérence et leur fil directeur, avant d’entamer les corrections.
Le blanc...
Ces questions ne manquent pas d’intérêt, mais ce n’est pas si facile, de caractériser ma personnalité et mon écriture.
Je n’arrivais pas à décrire ce qui me guide intuitivement, la boussole qui me dirige vers le même pôle magnétique. Je tournais autour, persuadée que tout était lié, mais incapable d’expliquer comment et pourquoi. Rassurez-moi, vous connaissez cette impression ?
Par exemple, en commençant ma trilogie de fantasy asiatique, je ne savais même pas que ce serait une trilogie. Je m’étais d’ailleurs promis de ne jamais me lancer dans une histoire en plusieurs tomes, car c’est bien trop compliqué., et j’ai triché en écrivant trois romans indépendants dans le même univers.
J’éprouve une grande admiration pour ceux qui savent planifier un roman à l’avance, qui le découpent en arcs narratifs, en chapitres et en scènes avant d’écrire le premier mot. Moi, je suis de ces voyageurs qui découvrent le chemin au fur et à mesure (comment j’écris ?). Je ne vous conseille pas cette absence totale de méthode, mais je ne sais pas faire autrement.
Lire de l'imaginaire : rêver d'ailleurs pour mieux se trouver
Je me suis finalement plongée dans mes souvenirs de jeunesse pour chercher l’élan initial qui m’a poussé à écrire. J’ai commencé à quinze ans pour coucher sur le papier une histoire qui voulait exister ailleurs que dans ma tête. C’était à la fois une évasion et un outil pour comprendre le monde réel.
J’éprouvais déjà une impression de décalage par rapport à notre société et le sens des priorités qu’elle nous impose. Aujourd’hui, je ressens parfois l’envie d’avancer masquée pour me protéger, au risque de me perdre.
Mes histoires se déroulent souvent dans des sociétés très rigides, avec des personnages qui se battent pour leur liberté. Ils éprouvent le besoin de se trouver et d’affirmer leur identité. C’est une façon d’amener mes lecteurs à mieux se connaitre et questionner leur place dans le monde. Je souhaite aussi leur offrir un refuge, car la vie est moins dure avec un bon livre.
Trouver sa place au sein d’un couple, d’une famille, d’un clan, d’une société… Mes romans fonctionnent un peu comme des matriochka qui s’emboîtent de la plus petite à la plus grande. Pour moi, lire de l’imaginaire, c’est rêver d’ailleurs pour mieux se trouver.
Je sais que tout le monde ne se reconnaîtra pas dans ce que j’écris. Mes romans reflètent les préoccupations de l’ado que j’étais et de celle que je suis devenue. Je n’ai pas la prétention de toucher à l’universalité, mais j’espère que ces histoires changerons légèrement votre regard.
Lire de l’imaginaire a fonctionné pour moi.
J’y puise beaucoup de force.
J’y ai trouvé un refuge.
J’espère que vous aussi.
La lettre du moi(s)
En plus de cet article, aujourd’hui je lance la lettre du moi(s), une newsletter mensuelle dans laquelle je partagerai mon actualité en avant-première, mes réflexions et mes anecdotes sur l’écriture. J’espère ainsi que nous pourrons partager nos expériences de lecture et d’écriture, pour apprendre à mieux nous connaître
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Coucou Célia, je découvre ton blog en même temps que ta newsletter à laquelle je viens de m’abonner et je te rejoins sur la difficulté de trouver son identité en tant qu’autrice (je vis ça du côté artiste de la chose!), trouver ce qui nous caractérise, ce qui nous relie à notre audience aussi. C’est un énorme travail mais il permet de trouver sa voix, ce qui est essentiel pour mieux communiquer et pour se connecter aux autres. Bravo pour ta démarche.
Merci de me rendre visite par ici Aemarielle, c’est un plaisir d’échanger avec toi. Je partage ce que tu exprimes, la difficulté de se trouver, pour mieux se connecteur aux autres. Je pense que c’est un long chemin, mais c’est un plaisir de le parcourir en bonne compagnie.