La naissance de mes personnages

  • NOM : Célia
  • TAILLE : 1,65 m
  • POIDS : screugneugneu…
  • COULEUR DES YEUX : selon la lumière
  • PROFESSION : mais j’t’en pose des questions ?
  • SITUATION SENTIMENTALE : c’est personnel !

Je déteste ficher mes personnages !

Je déteste les interrogatoires et mes personnages aussi. Ils me répondent du bout des lèvres, sans montrer leur véritable personnalité. Je dois cheminer avec eux pour apprendre à les connaitre. Saisir un caractère, souvent complexe, parfois ambigu, ce n’est pas comme remplir des cases. Ne comptez donc pas sur moi pour les fiches personnages.

Alors, comment faire ?

Attention, cet article ne se veut pas exhaustif.  Il existe de nombreux ouvrages qui traitent de l’écriture, de la conception des personnages et des points de vue, comme Personnages et points de vue d’Orson Scott Card, Save the Cat de Blake Snyder, la méthode flocon…
Ici, je vous parlerai de ma façon de faire, ce qui n’est pas facile, car je fonctionne à l’envers. La plupart des auteurs commencent par la théorie avant de passer à la pratique. Il semble logique de préparer des fiches personnages, un scénario, des cartes du monde, avant de commencer à écrire. Je suis bien d’accord, mais j’ai  besoin de pratiquer avant de saisir la théorie. 

Ne faites pas comme moi !

À 15 ans, j’ai écrit mon premier manuscrit à la main, du début à la fin, sur des feuilles de classeur.
Pour ne rien vous cacher, je procède encore ainsi (bon, je n’écris plus à la main quand même).

  • L’avantage, c’est qu’après des heures passées ensemble, des centaines de dialogues et de descriptions, des épreuves surmontées ensemble, je connais bien mes personnages.
  • Le premier inconvénient, c’est qu’il me faut entre six mois et un an pour finir un premier jet.
  • Le second inconvénient, c’est qu’il me faut de nombreuses phases de correction.
  • Le troisième inconvénient, c’est qu’il faut une boussole intérieure fiable. Oublier l’apparence physique de personnages, c’est pénible mais facilement corrigeable. Par contre, il ne faut pas leur donner des comportements contradictoires, au point de perdre leur essence et le sens de l’histoire. J’ai la chance de ne pas rencontrer ce problème, mais je ne sais pas pourquoi. 

En conclusion, se lancer sans préparation ne convient pas à tout le monde et je ne vous recommande pas de le faire si vous ne le sentez pas. Voici les outils que j’utilise après le premier jet, et que vous pouvez utiliser avant pour apprendre à connaitre vos personnages d’une façon moins administrative qu’une fiche.

L'Anatomie du scénario, de John Truby

Cette méthode a été une révélation pour moi, car elle met des mots sur ce que je fais intuitivement. Cela dit, il ne s’agit que d’une présentation très partielle de la méthode détaillée dans L’Anatomie du scénario. Je pense qu’il faut pour chaque méthode prendre ce qui nous intéresse et laisser le reste. C’est ce que je fais avec celle de John Truby concernant la création des personnages.

J’aime travailler sous forme de carte mentale, mais chacun peut présenter les éléments ci-dessous comme il lui plait :

  • Le choix moral : c’est votre opinion sur la façon dont il faut se comporter dans le monde. Ces questions fondatrices de l’histoire se traduisent via l’univers (que Truby appelle l’arène), les personnages et l’intrigue.
  • Le désir : c’est l’objectif que le héros poursuit consciemment. Celui qui est censé le rendre heureux, même s’il s’agit parfois d’une illusion.
  • Les faiblesses psychologiques et morales : au début de l’histoire, le héros possède une faiblesse qui le pousse à se blesser lui-même (psychologique) et à blesser les autres (morale).
  • Le besoin moral : c’est un besoin profond dont le héros n’a pas conscience. L’enjeu de l’histoire, c’est de savoir si le héros va réaliser quel est son véritable besoin et changer en conséquence.
Truby_L'anatomie du scénario

Si cette façon de faire vous parle, n’hésitez pas à l’approfondir avec l’Anatomie du scénario, de John Truby.

Les archétypes

Les archétypes, ce sont de grandes catégories de personnalités utilisés notamment en psychologie et qui peuvent être utilisés pour mieux comprendre nos personnages. Je n’aime pas mettre les gens dans des cases, mais les archétypes peuvent nous aider à saisir les mécanismes profonds cachés sous la surface. Je ne peux pas développer chaque méthode, ce serait trop long pour un article, mais voici mes trois préférées :

  • la méthode des couleurs en marketing  : elle définit des profils psychologiques (dominant, influent, stable, conforme) en fonction de comportements, de valeurs, de moteurs et d’émotions.  Je m’y retrouve bien, allez voir par ici !
  • les archétypes de Jung : Jung définit 12 types de personnalités, avec leurs motivations, leur comportement, leur peur etc. Je vous envoie vers cet article pour les découvrir.
  • l’enneagramme : c’est celle qui me parle le plus. Elle définit trois centres d’intelligence (instinctif, émotionnel et mental) et neuf personnalités. Chaque personnalité a un centre préféré, ce qui ne l’empêche pas de s’appuyer sur les autres. Ces liens sont représentés par les flèches à l’intérieur du cercle. Vous trouverez toutes les explications sur ce site internet
enneagramme

Cartes mentales et nuages de mots

Pour ma part, il m’arrive aussi de l’accompagner avec une carte mentale qui décrit les relations entre les personnages. 

  • rouge : ennemis
  • jaune : alliés
  • vert : amis
  • bleu : famille
  • rose : amour

Les personnages gravitent autour des choix moraux qui fondent l’histoire. Ils incarnent les différentes alternatives des thèmes qui me tiennent à cœur. Par exemple, s’il s’agit de  trouver sa place dans sa famille, différents parcours sont possibles : l’affrontement, la fuite, le soutien… 

Sur instagram, @thefrenchstoryteller a suggéré l’idée d’utiliser les nuages de mots pour caractériser les personnages et je trouve cela très inspirant. Je pense à mon héros et je laisse venir les mots, ce qui me permet de formaliser la boussole intérieure dont je vous ai parlée.

Vous en trouverez deux exemples ci-dessous. N’hésitez pas à partager vos expériences avec moi ! 

6 réflexions sur “La naissance de mes personnages”

  1. J’adore cet article ; c’est super de pouvoir voir concrètement (avec tes nuages de mots pour Liliana et Amiya ou la carte mentale de Shizuka) à quoi ressemblent ces outils visuels qui réunissent plein d’aspects importants de la vie et de la personnalité de tes personnages. (Et tu as des personnages merveilleux <3) Merci pour le partage, ma chère Célia !

  2. C’est toujours intéressant de découvrir ce type d’outils, ça permet de voir un peu les coulisses de l’écriture. Merci pour le partage.
    PS : les nuages de mots rendent super bien !

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